On fait la synthèse
Salut,
Cette semaine, on fait la synthèse autour de notre sujet “courir”. Et il y a de quoi faire.
Pour rappel, on est ici
Dans cette édition, tu vas trouver notre synthèse autour de la thématique “courir”. C’est l’occasion de voir comment nous avons toustes réfléchi ensemble à ce sujet, toutes les notions et actualités qu’il pouvait englober sans parfois même qu’on y pense. C’est l’idée de laisser une trace de notre réflexion commune amorcée il y a 3 semaines.
À la fin de ce mail, tu trouveras un lien vers un dernier questionnaire pour savoir quelle est la prochaine thématique que nous pourrions décortiquer ensemble. Tu pourras alors y noter toutes les idées de sujets dont tu aimerais qu’on parle plus ou qu’on analyse plus en profondeur dans notre média.
Cette première édition de la newsletter de Paroles nous prouve bien à quel point "les mots ont un sens". Mais peut-être devrions-nous dire : "les mots ont DES sens et surtout UN contexte".
La plupart d'entre vous ont d’abord pris le verbe Courir dans son sens premier. En même temps, c'est l'orientation principale que nous lui donnions dans l’édito personnel de Manon (lien vers NL1).
Manon avait alors pourtant essayé de sous-entendre outre l'activité physique, la santé mentale, la course à la performance menée par l'élitisme et le capitalisme dont nous sommes rarement épargné.e.s. Elle a mentionné sa position de personne privilégiée, appelant à penser à d'autres positions et contextes sociaux. Comment faire pour recueillir plus de diversités d’expériences dans les témoignages ?
(On connait un nouveau moyen tout simple, partage Paroles Média à tous tes potes et personnes qui t’inspirent et on aura des points de vus de plus en plus divers et riches !)
Le mythe du tueur de la joggeuse en a interpellé pas mal d'entre vous, la dénonciation de la course dès notre tendre enfance via certains dessins animés aussi. Vous avez l'air d'avoir apprécié cette "balade entre faits d'actu, concepts et références culturelles" et nous en sommes ravies ! Ça nous prouve que la réflexion politique, l'opinion, se fait au contact et à l'écoute des autres et pas seulement dans son coin, que nous avons besoin des ressources, penss, idées, témoignages... des unes et des autres pour penser.
Courir symbolise la fuite, la liberté, la culpabilité, la vitesse, le sport, le cadre sup dynamique, la fille parfaite ni trop mince ni trop musclée… Symboliques positives comme négatives et nombreux clichés collent aux baskets de ce verbe banal.
Courir, n’est pas la même expérience pour tout le monde et encore moins quand on est une personne issue de minorité :
Un garçon est embêté pour courir “comme une fille”.
Femmes, notre corps est là encore sexualisé. Nous pouvons subir l’exclusion pour les femmes trans, ou encore le coup du tueur de joggeuses pour toutes. Ce dernier, parfois réel, parfois mythe, est aussi bien utile pour cacher les féminicides de celles qui n’osent même plus courir.
Racisé.e.s et sans équipement particulier, on est souvent vu.e.s comme fuyant notre culpabilité contrairement à celles et ceux, poursuivis par la Police dans une course poursuite après un refus d’obtempérer. Il est temps de remettre en question le racisme systémique.
Courir, c’est une activité physique donc. Elle est très simple, on l’a répété plusieurs fois. Il suffit d’être valide ou en bonne santé. Enorme condition en fait.
Une fois que l’on sait et que l’on ose courir, encore faut-il trouver son rythme et son souffle. La jeunesse le perd par l’augmentation de la sédentarité.
Idéalement, on court pour sa tête avant de courir pour son corps et les normes qui lui sont dictées. Nous sommes tellement nombreuses à courir pour un corps que nous croyons vouloir tandis que celles qui courent avec le mauvais corps sont raillées et exclues de la course avant même de pouvoir la commencer.
Enfin, éviter ou soigner son burn-out peut passer par la course. Paradoxal, quand on se rappelle que c’est d’autres types de courses qui peuvent nous faire basculer : La course au temps, à l’argent, à la réussite, à la reconnaissance …
Courir est en effet associé à la course contre la montre tel le petit lapin d’Alice au pays des merveilles. Finalement, on court de près ou de loin POUR le capitalisme et ce, même sous couvert d’entretenir sa santé.
Cette activité d’ailleurs initialement gratuite, s’est peu à peu transformée en mine d’or pour les équipementiers et autres concepteurs de gadgets technologiques associés.
La course au temps, c’est aussi celui de "l'horloge biologique" intériorisée ou projetée par la société. On se retrouve avec un super combo : la course au temps et à la performance biologique de la femme. Elle doit bien sûr procréer pour être utile mais seulement dans un cadre bien hétéro-normé (bonjour PMA pour toutes !) et dans le cadre de la politique nataliste de la France qui a déjà réservé dans l’Histoire et aujourd’hui un autre sort aux femmes des territoires d’outre-mer. Là-bas, c’est plutôt “ligature des trompes pour toutes”.
Extrait Jour 17 du calendrier de l'avent l'apocalypse de Paroles Média sur Instagram - Repost contenu de @asliciyow
Alors que courir est une action naturelle qui renvoie pour beaucoup au sentiment de liberté et pré-existant au Capitalisme, comment se rappeler de son sens premier : “le mouvement rapide à toute jambe”.
Chaque jour, comme toutes les mères, je cours un marathon, de 7h à 21h environ.
Le début de journée avec un enfant est chronométré. Je cavale dès le réveil pour partir à l’heure et à peu près apprêtée. Je cours - littéralement - après ma fille pour qu’elle enfile manteau, tour de cou, bonnet, gants, chaussures, sac à dos. Sur mon trajet de vélo maison-crèche-bureau, j’orchestre mentalement la liste de tâches qu’il me faudra avaler au travail. Peu de répit dans ma journée, même pour manger. Le compteur tourne, la to do list défile à vive allure. 18 heures, sprint retour sur mon vélo. Dans ma tête, le compose la liste des courses. Arrêt ravitaillement avant de retrouver l’appartement. Le marathon n’est pas fini, reste le fameux tunnel du soir. Un faux plat montant où les difficultés vont grandissant. Le bain, le repas, le coucher. L’enfant peine sur la fin, je mets un coup d’accélérateur. 21 heures, je vois enfin la ligne d’arrivée. A peine le temps de récupérer, il faudra demain, recommencer.”Marianne
Retrouve tous les autres témoignages et ressources sur notre page Notion 👇
Voila, on arrive au bout de cette exploration de notre thématique. On espère que ces 4 newsletters t’auront apporté une base de réflexion intéressante.
Nous avons à coeur de créer un média réellement collaboratif, où chaque voix trouve sa place.
Nous tâtonnons encore un peu sur le format mais nous allons avancer ensemble.
Si tu veux creuser le sujet, tu trouveras toutes les ressources communes et les témoignages sur cette page Notion. Tu peux encore, à tout moment, rajouter ton avis, tes questions ou des ressources complémentaires.
Avec l’Impact Club, on souhaite écouter les voix des autres pour amorcer des réflexions qui peuvent, pourquoi pas, mener à l’action. Lire, c’est déjà le début, pour avoir un impact sur la société.
Maintenant, on va se donner un peu de temps pour améliorer l’Impact Club et le système collaboratif. On voudrait vraiment créer un endroit où toute personne qui le souhaite se sentira libre de prendre la parole pour faire entendre sa voix. Pour qu’à ce même endroit, toute personne puisse ouvrir sa réflexion, apprendre, grandir.
Ensuite, on reviendra pour un nouveau chapitre dans ta boîte mail. D’ailleurs on aimerait bien avoir ton avis sur le choix des prochains sujets à développer.
D’ici là, n’oublie pas de parler de Paroles Média autour de toi, car plus il y aura d’abonnés à cette newsletter, plus on pourra entendre les voix des autres.
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