Courir: reprenons les concepts de base
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Bonjour, tout d’abord, merci pour votre engouement autour de notre media collaboratif, ça nous fait très plaisir. Aujourd’hui, pour poursuivre notre réflexion autour de la thématique “courir”, on reprend les bases et on en profite pour donner les premières pistes de réflexion.
Dans cette édition, tu vas retrouver notre curation de contenu sur les basiques et le mind mapping construit d’après vos suggestions suite à l’édition précédente.
Pour poursuivre la réflexion toustes ensemble, rejoins vite le groupe WhatsApp de l’Impact Club:
A la fin de ce mail, tu trouveras un lien vers un questionnaire pour suggérer tes ressources afin de compléter la synthèse finale.
A tout moment tu peux aussi nous envoyer ton témoignage sur le sujet, sous le format que tu souhaites (texte, audio, image, vidéo…) en répondant directement à ce mail.
"Courir", dérivé du latin "currere", évoque le mouvement rapide à toute jambe.
Se liant à l'ancien terme italo-celtique "char" ou "car", cette racine donne naissance à des notions diverses aussi improbables que la "chasse à courre" et s'étend à notre vie quotidienne. Maintenant que l’étymologie de base est posée (ce qu’on ne fera pas forcément à chaque fois) on passe aux expressions ?
Les expressions maniant ce verbe transcendent son lien initial au corps, reflétant l'action du temps et des événements qui se déroulent, échappant souvent à notre consentement.
Des proverbes tels que "on ne court pas deux lièvres à la fois" révèlent notre gestion du stress et des priorités. Dans un monde où l'on "court un risque" et où les idées comme les agresseurs "courent les rues", ce terme capture les multiples facettes de notre existence, de la santé au sport, tissant un fil entre passé, présent et disciplines où certain cherchent le “Flow” pour le bien-être et d’autre pour leur productivité et le succès de quelqu’un d’autre.
Voici notre sélection très loin d’être exhaustive pour explorer cette thématique si simple et si vaste, après ça sera ton tour !
Les vertus d’une activité physique telle que la course à pied sont souvent ventées. Voici un petit condensé:
Bonification du capital santé = allongement de l’espérance vie
Etre bien dans son corps et dans sa tête (et donc avoir une image positive de son corps, l’accomplissement apporte de l’estime de soi et dans la capacité à résister mentalement)
Être en meilleure forme et pour longtemps (renforcement musculaire, cardio, combustion des calories)
Réduire son stress au quotidien
Et contre tout préjugé : préserver sa santé osseuse
Voici quelques verbatims issus d’un article de l’Obs du 12/04/2019 pour mieux comprendre le phénomène. Entre le prix des chaussures, des appareils connectés et des frais d'inscriptions aux compétitions en hausse, la course à pied, sport populaire, est-elle devenue synonyme de dépenses inconsidérées?
"Contrairement à son image de sport très simple, la course à pied a un panier moyen assez élevé", relève Virgile Caillet, délégué général de l'Union Sport et Cycle. D’après lui, le coureur à pied dépense en moyenne environ 500 euros par an pour sa pratique.
"La course à pied n'est plus un sport, c'est un produit très “marketé”. C'est comme pour les voitures, si l'on veut avoir accès au top, il faut payer", note Christopher Hautbois, maître de conférences à l'université Paris-Sud, spécialiste du marketing sportif.
"Le fait que la course à pied soit assimilée au sport santé, c'est dans l'air du temps, les gens sont prêts à y consacrer beaucoup d'argent. Donc les marques ont intérêt à expliquer qu'il faut absolument posséder tel ou tel matériel", ajoute-t-il.
"La course à pied est toujours possible à moindre frais", en se contentant de l'essentiel, assure M. Hautbois. "Mais simplement, par rapport aux années 1980, où c'était l'activité la plus ennuyeuse du monde, la perception a changé. C'est devenu un phénomène de mode, qui se marie très bien avec le digital", et peut expliquer l'appétit de consommation de certains de ses pratiquants.
Rose Lamy y consacre tout un chapitre sous le nom de “se distinguer des monstres” dans son dernier essai “En bon pères de famille”. Elle s’attaque en effet à la théorie des monstres qui est bien pratique pour se distinguer de la catégorie des agresseurs. Elle revient donc sur l’affaire Daval (cet homme qui après avoir tué sa femme, l’a déposée dans une foret en tenue de sport pour faire croire à un tueur de joggeuse).
Lors de l'affaire Daval, il est remarquable de constater à quel point les médias et les commentateurs ont adhéré au mythe du monstre qui s'attaque aléatoirement à une joggeuse - la version rurale du rôdeur dans les parkings -, au point de se détourner de la recherche de la vérité et de la réalité des faits.
Le mythe est bien rodé, efficace, et permet à une société entière de ne pas regarder en face la réalité des violences commises par les bons pères de famille. On préfère accepter l'idée que, parfois, des hommes monstrueux s'en prennent à des femmes comme le loup s'en prend aux promeneuses innocentes, et bien que nous soyons désolés de cet état de fait, il n'y a rien que nous puissions faire contre ces violences inévitables et aléatoires.
Si Jonathan Daval a finalement avoué son crime en le justifiant de la manière la plus brutale possible et s'il a été condamné à vingt-cinq ans de réclusion criminelle, pour une partie de la population, la disparition d'Alexia Fouillot restera néanmoins toujours associée à un meurtre de joggeuse. D'ailleurs, si vous tapez dans Google « meurtre de joggeuses », les premiers articles évoquent cette affaire.
À la lumière des événements - le meurtre par étranglement d'une femme par son mari, dans la cellule familiale -, on pourrait considérer que ces articles relèvent de la désinformation, voire de la fake news patriarcale sur laquelle personne ne souhaite revenir. Relayer le discours des bons pères de famille, suspects numéro un en cas de féminicide, ne sert pas qu'à disculper des mis en cause auprès de l'opinion ou des futurs jurés qui rendront un verdict aux assises.
Ces couvertures médiatiques contribuent à enfermer les femmes dans de fausses croyances qui les mettent en danger, les conduisent à fuir l'espace public pour se réfugier dans la cellule familiale, en réalité le théâtre privilégié des violences domestiques.
LIRE : En lectures on se tâte.
Entre l’enquête littéraire de Mathieu Palain sur l’énigmatique Toumany Coulibaly à la fois athlète hors norme et cambrioleur en série, l’essai de Lauren Bastide dans Courir l’Escargot et le témoignage “Trop gros pour courir” de Vincent Machet, on a déjà de quoi réfléchir pour tout 2024. D’un côté on aborde l’image ou surtout la couleur et la forme de la personne qui court physiquement, de l’autre on imagine déjà le rapport au genre et au temps. Sommes-nous si déterminé.e.s et prévisibles ? Pouvons-nous changer nos images et préjugés ?
VOIR : Peut-être serait-il plus simple de (re)commencer par un basique. C’est un “classique” de nombreuses enfances. Et si on (re)visionnait Alice au Pays des Merveilles. Tu peux aussi le lire mais parfois une image vaut milles mots comme ont dit. On peut alors se demander ce que “la course saugrenue” organisée par le Dodo nous évoque, ainsi que la structure du dessin animé et surtout le rôle crucial du lapin blanc sur le temps et le retard. Pour l’avoir redécouvert récemment, je ne me souvenais pas que certaines de mes VHS pouvaient être si profondes, à part les Miyazaki évidement.
Aller ! Cours vite ouvrir tous ces onglets et lire, ou t’enfoncer dans ton canapé devant un dessin animé pas si régressif qu’il en a l’air. C’est parfait pour cette météo, mais on en oublie pas son esprit critique et la participation à Paroles. Découvre ce que le sujet COURIR à inspiré à d’autres ci-dessous.
A la lumière de ces premières recherches, voici quelques pistes qu'il serait intéressant d'explorer.
Tu le sais, Paroles est le média qui met en lumière les voix des autres, c’est donc un média collaboratif, TON média. Et pour cela, chaque semaine, on te donne la parole.
Maintenant que nous avons complété ensemble les sujets relatifs au chapitre du mois et vu les bases et théories, tu vas pouvoir nous aider à aller plus loin en suggérant des ressources (articles, vidéos, podcast, publications, images, livres, émissions … mais aussi les experts que tu as pu identifier sur ces sujets).
Pour cela, il te suffit de remplir ce questionnaire
Cela nous permettra de préparer la synthèse et d’aller interviewer les personnes expertes sur le sujet. Si tu pouvais faire ça ce début de semaine (avant mercredi soir), ce serait idéal pour pouvoir intégrer ton point de vue.
Si tu as d’autres remarques, n’hésite pas à nous écrire en répondant simplement à cet email.
On se retrouve la semaine prochaine avec les sujets d’actualité liés à la thématique du mois. Une façon de se rendre compte que l’on peut retrouver ce sujet partout autour de nous (et que l’on manque de certains points de vue). D’ici là, n’oublie pas de parler de Paroles Média autour de toi, car plus il y aura d’abonné.e.s à cette newsletter, plus on pourra entendre les voix des autres.
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A la semaine prochaine
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